vendredi 6 novembre 2009

Hier je parlais


Il était si tard et mes yeux étaient si embrumés par une fatigue accumulée, que des mots se sont mis à germer dans mon esprit. j'ai fait revivre le passé derrière une tasse de café noir, j'ai débattu avec celle qui ne dort jamais. J'en suis venu à dire que toute mon existence revenait, oui, à fabuler.
Ses grands yeux sombres demandaient encore plus, sa voix tue, muette, me demandait sans bruit de perpétuer mes babillages. J'ai mangé des pâtes à minuit et demie, situation si incongrue que tout cela m'a fait réfléchir sur ce que je ne réfléchis jamais. Je suis restée debout, ou plutôt assise, à fixer le vide et l'inconnu dans une pièce jaune et chaude emplie de tables et de chaises. Je ne voulais pas faire la vaisselle ensuite, j'étais trop plongée dans ces mots sans conséquence.
Parfois elle n'était pas d'accord et je revenais sur mes erreurs. Ou mauvais mots. J'ai dû les reformuler. Les synonimer.

Le sweet shirt vert de cette fille est laid.
Mais ses yeux sont de véritables puits précieux.