
"Et toi mon coeur pourquoi bats tu
Comme un batteur mélancolique"
Mois de mars, esprit vide, sensation terrible de solitude. Les gens sont là, je suis là, ou non plutôt, je suis transparente. Les gens sont là et je ne suis plus qu'un fantôme. Je ne me retrouve plus, je passe mes soirées à contempler le vide de ma vie, à me demander, mais mince, quel est ce vide et d'où peut-il bien venir ?
J'ai pleuré longuement un soir d'ivresse, dans les bras du fantôme que je fréquente. L'alcool devenu mauvais, oh mais quel est cet obsédant besoin de présence, de quelqu'un me tenant la main, quelqu'un qui respire sereinement.
Non je n'ai même plus besoin de parler, juste de me taire et de les faire taire, ils sont tous là mais si je savais au moins de qui j'ai besoin ; je ne sais pas !
Mois de mars, aucun mot, seule pensée, plus aucune productivité. Mes chansons relèvent de l'atmosphère suicidaire et dramatique, je passe mes nuits à regarder les films que personne ne connaît, à part peut être deux ou trois initiés rêveurs. Je me crois guérie, non je rechute, j'ai beau aborder légèrement mon problème, sans révéler sa dimension horrible que je vis, ils s'inquiètent la première seconde puis passent à un autre sujet.
Serait-ce pour m'indiquer qu'ils n'en ont rien à faire. Ou pour m'enlever cette solitude de l'esprit ? Ca ne marche pas. Autant puis-je les aimer, autant sont-ils stupides et incompréhensifs.
Ceux à qui je voudrais en parler, je n'ose pas leur dire.
Alors peut être avais-je la lueur d'une réponse, j'ai cru pleurer pour cela, mais aujourd'hui je n'en suis plus sûre. Car cette réponse était trop évidente.